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juliengautherot

"Les histoires qu'on se raconte"


On aime tous les histoires.


Les belles histoires, truffées d'embûches, de coups de théâtre, de gentils dragons et de méchantes sorcières, de héros solitaires et d'équipages soudés, faites de peur, de courage d'aventure et de victoires. On aime les histoires tristes, aussi, dont les fins tragiques nous rappellent l'impermanence de nos vies, la fragilité de l'amitié et de l'amour, la puissance de nos destins.


Lorsque j'étais en Mongolie, une phrase est venue me percuter de plein fouet : "moi, je veux vraiment faire abstraction de toutes ces histoires qu'on se raconte". C'est Christophe qui l'a prononcée, alors que nous étions sur le camp de yourtes avec mes partenaires de voyages, à se raconter nos rencontres avec les différents chamanes, et nos impressions.


"Mais il a TELLEMENT RAISON !!" me suis-je dit aussitôt ; et je dois bien avouer que cette petite phrase a joué un rôle très important dans ma prise de conscience sur ce qui se jouait pour moi, et le piège de l'ego dans lequel j'étais tombé (voir ici). Sans le savoir, Christophe venait de mettre un point énorme sur mes "i", très complémentaire des leçons que je recevais déjà des chamanes et de Naraa notre coach.


Car oui, je me racontais de belles histoires : "j'étais ici en Mongolie pour devenir chamane, et cette étape était importante dans mon chemin de vie".


Mais aussi :

"J'ai eu une enfance assez difficile"

"J'ai une mission importante"

"Je suis une vieille âme"

"J'ai des pouvoirs parce que je peux interagir avec l'invisible"

Etc.

Etc.

Etc.

Etc.


Je passais ma vie à me raconter des histoires ! Et si toute ma vie n'était qu'une histoire, finalement ???


Dans le monde de l'accompagnement, que ce soit en bien-être, psychologie ou coaching, on travaille beaucoup sur les croyances. Les identifier permet de les faire monter dans notre conscience, les observer, les comprendre, pour finir par les désamorcer si elles nous desservent. Quelques exemples : "je suis maladroit", "je suis toujours en retard", "j'ai du mal à parler aux gens", "je suis indispensable à ma famille", "on ne fait jamais attention à moi"....


Les croyances sont vraiment un outil précieux pour progresser. Mais je comprends aujourd'hui qu'elles ne font finalement références qu'à de "petites" choses, des choses comportementales très concrètes, relativement circonscrites en termes d'impacts, et dépassables avec plus ou moins d'effort. Dépasser une croyance c'est faire un petit pas en avant. Et de pas en pas, on finit par avancer, et on peut aller loin comme ça ! Mais ça peut prendre du temps.


Les histoires qu'on se raconte sont, à mes yeux, beaucoup plus globales, profondes et difficiles à repérer et appréhender. Mais je crois que si l'on veut vraiment faire un bond spectaculaire en avant, un "shift" dans notre vie, il est nécessaire de monter d'un cran, de passer du niveau des croyances au niveau des histoires qu'on se raconte. Certains parlent de "légende personnelle", ou encore parfois "scénario de vie"... c'est assez parlant aussi !


Je le vois, maintenant : si travailler sur les croyances te permet de modifier ton "comment" (comment tu agis, comment tu te perçois toi-même, comment tu vois le monde...) l'histoire que tu te racontes te permet de modifier ton "pourquoi": Pourquoi tu es là ? Pourquoi tu fais tout ça ? Pourquoi tu veux atteindre ce but ?


En un sens, l'histoire que tu te racontes agrège tes croyances, tes peurs, tes désirs profonds, mais aussi et surtout tes rêves en un tout unique, cohérent, désirable.


Mais alors, est-ce bien ou mal de se raconter des histoires ?


Je crois, moi, que c'est juste normal. Nous sommes des humains et, à ce titre, de grands rêveurs. Nous avons besoin d'imaginaire pour construire notre vie, pour nous rêver dans des situations qui nous feront vibrer. Et oser y aller.


L'imaginaire esquisse des chemins... que nous choisissons ou non d'emprunter, de matérialiser. Et le héros, l'héroïne, c'est nous. C'est Toi !


Alors faisons en sorte que les histoires qu'on se raconte soient au service de notre âme qui rêve de grandiose, plutôt qu'un moyen de survie de notre ego blessé.


Si nous rêvons en grand et en beau, l'ego sera peut-être moins rassuré... au début, car il finira par y trouver la paix. Pour y arriver, il doit d'abord accepter de céder sa place au poste de pilotage, et laisser le cœur conduire.


Si je devais remplacer toute mes vieilles histoires par une nouvelle, ce serait celle-ci :

"ma vie est remplie de magie !"


Un petit côté Harry Potter, oui... et j'aime bien ! Je crois que je vais me raconter ça, désormais !


Merci de m'avoir lu !


Julien


PS: ce qui est drôle, c'est que je sorte un poste sur ce thème des histoires qu'on se raconte, au moment où sort mon livre. Comme quoi... on peut aussi se raconter des histoires par écrit !


Crédit photo : Pixabay\Tumisu











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